plus de sourds moins de cils - Heu?c'est qui est stromeuh?

Heu?c'est qui est stromeuh?

--> Strommmaaaaéééé putain stromaaaaééééééééé

Longtemps j'ai eu des soucis au niveau placement des bras en marchant. Ils me demandaient une gymnastique de tous les instants pour pas qu'ils partent dans le même sens et je devais répéter un rythme qui prenait toute la place de ma pensée uun, deuuux, trooois. Et en tendre un avant l'autre etc, la politesse"vas y je te prie passe devant" "oh non je n'en ferais rien" "mais si mais siii" trop de politesse tue la politesse , Putain passe lui devant aprés c'est pas grave lui sera devant aussi c'est chacun son tour.
Alors en attendant je ne savais toujours pas balancer mes bras correctement sans y penser. Il fallait discipliner l'un et l'autre. Dans la rue tout le monde marche et pense à autre chose!le pain la famille les enfants le temps la circonférence d'une poire, l'histoire du tractopelle, l'allotropie,les différences dans les propriétés physiques des formes allotropiques.
Moi non je pensais à mes bras!
Comme répéter une chorégraphie tout le temps.UNN DEUUUX "toi d'abord, o non je n'en ferais rien ça me touche c'est si gentil " niania. Putain de bras. Compliqué et stressant, du coup j'aurai préféré me taire sous mon lit.
Un bras avait ses préférences pour partir en arrière tandis que l'autre voulait le suivre ce qui me paraissait assez naturel,("jamais toi sans moi") , aller dans le même sens. Oui mais alors putain si mes jambes s'y étaient mises aussi , ça aurait donné une espèce d'oiseau humain chelou voulant de déplacer en sautant. Manquerait plus que les "gaik! gaik! "on était bon.. Mais rien à faire, mes bras n'allaient pas au même rythme que le reste de mon corps et tout était distincts. Il n'avait qu'eux pour vouloir faire leur vie indépendamment de moi. Le pire étant que je m'en apercevais pas toujours et la honte qui pouvait en découler si on me le faisait remarquer. Soit ils se plaçaient à l’unisson à l'avant genre "on forme une équipe et on emmerde le reste du corps", mais alors il fallait que ce soit l'un après l'autre, et il fallait que je contrôle tout mais putain ça n'allait pas non plus, bien trop compliqué. Ça a duré quelques années. Pas tous les jours.Au cas ou je porte toujours un sac, mais ça va, ça ne m'arrive plus;c'est une époque lontaine.
Maintenant, sous l'anxiété je peux m'enfermer aux toilettes pour me balancer histoire de ne pas montrer au monde mon côté quiabesoind'êtrebercépourseclamer.Cela devient plutôt rare, mais y a toujours des choses qui font que. C'est comme ça. Et aussi j'ai un pied qui pousse sous le menton mais c'est encore une autre histoire...